Eléments patrimoniaux
BORNE DU FRANC LYONNAIS
Elle est sans doute l'une de celles qui, dans notre village, indiquaient, avant la Révolution, la séparation entre le Franc-Lyonnais et la Dombes. L'éclatement du Royaume de Bourgogne et l'éloignement de l'Empereur de Germanie, consécutifs au partage de l'Empire de Charlemagne, lors du traité de Verdun (843) a permis à trois puissantes familles de notre région (Baugé, Villars, Beaujeu) d'acquérir leur indépendance, accumulant des privilèges. Cette particularité donne naissance, au XIe siècle, à un véritable état qui, à partir du XVIe siècle, prendra le nom de Souveraineté puis de Principauté de Dombes.
Parallèlement, au XIIe siècle, l'Eglise de Lyon, désireuse d'augmenter son pouvoir, achète, au nord de la ville dix villages en bord de Saône (Cuire-la-Croix Rousse, Caluire, Fontaine, Rochetaillée, Fleurieu, Neuville, Genay, Le Bermoud, Civrieux, et Saint-Jean-de-Thurignieux) puis en 1239-1264, trois autres plus éloignés Saint-Didier et Riottier, puis Saint-Bernard. Elle laisse aux habitants leurs anciens privilèges. Ce nouveau territoire prend, en 1525, le nom de « Franc Lionnois ». A Saint-Didier-de-Formans, la rive droite du Formans, est ainsi « de la part du Franc Lionnois », alors que la rive gauche reste « de la part de Dombes », l’actuel Formans servant de frontière entre les deux états.
PUITS DU CHEMIN DE CHARBONNET
Bien qu’irrigué par le Formans, le village était alimenté en eau potable par quelques sources et de nombreux puits. Certains étaient privés, d’autres desservaient tout un quartier. Le puits du chemin Charbonnet revêt à ce titre un intérêt exemplaire. D’abord appartenant à un particulier à l’époque où la famille « Michel dit Reverdy » détenait une grande partie du Bourg actuel, il est devenu puits de quartier lorsque le propriétaire a dispersé ses biens. Chacun venait y puiser son eau, y compris les deux cafés voisins : le café-boulangerie Berrodier et le café-épicerie-tabac Rank (aujourd'hui l’As de cœur). Il a été récemment restauré par la Communauté de Communes Dombes Saône Vallée et l’Association Saint-Didier Commune Rurale Nature et Patrimoine.
FOUR À PAIN DU CHEMIN DE CHARBONNET
Acquis en décembre 2021, il a été restauré par la commune en 2022 et 2023 et remis en fonction pour la journée du Patrimoine le 17 septembre 2023 (cuisson de tartes au sucre)
MURS EN ARETES DE POISSONS
En Dombes, si la pierre de taille a toujours fait défaut une autre forme de bâti s’est imposée : la terre et les galets (déposés lors des dernières glaciations quaternaires) ; autrefois extraits des plaines et des rivières, ils étaient employés principalement dans le soubassement des murs des maisons et de clôture. Plusieurs techniques se retrouvent dans la manière de poser ces galets afin de donner une belle allure au bâtiment. La plus répandue – et certainement la plus ancienne – était l’opus spicatum, dit aussi appareil « en arêtes de poisson » ou « en épis de blé » . Cet usage était déjà très répandu à l’époque romaine. Il s’agit d’un alternance de briques, de carrons, de galets ou plus récemment de moyen appareillage en pierres, servant à isoler le mur en pisé de l’humidité et à décorer les façades.
(D’après Parcours patrimoine en Dombes, 2008, du syndicat mixte Val de Saône sud).
DIFFERENTES CROIX
Croix du Vieux-Bourg
À côté de la chapelle (angle nord-ouest), est attestée la présence d’une ancienne croix que la tradition locale daterait de 1630. Nous n’en connaissons qu’une mention ancienne relevée par un érudit local sur le fût de pierre aujourd’hui disparu : Ceste + en avril 1630. Aujourd’hui, la croix originelle n’existe plus, mais elle a toutefois été remplacée par une croix métallique (XIXe siècle) provenant du cimetière de Trévoux montée sur un socle de pierre maçonné à la chaux et récemment (2008) restaurée dans le cadre du programme «Petit patrimoine » de la CCSV.
Croix du Renard ou Croix de Pénozan
La tradition locale utilise pour désigner cette croix datant de 1865 ces deux expressions distinctes provenant du nom des deux rues qui en forment le carrefour. Fichée au sommet d’un fût de pierre dressé sur un imposant socle cubique de pierre jaune, cette croix métallique a elle-aussi été restaurée en 2008 par la CCSV. (photo)
Croix des Bruyères
Située à l’entrée sud du village dans le quartier des Bruyères, cette croix de ciment date du XXe siècle. La tradition orale situerait l’emplacement originel de cette croix au quartier du Berrier, sous l’église actuelle, proche du carrefour des rues du Berrier et de Chantemerle. Mise en réserve, elle porte la date de 1748 et le monogramme IHS (Iesus Hominum Salvator = Jésus sauveur des hommes) .